Les journées s’étiraient dans une brume épaisse, ferme, comme par exemple si la mer refusait de révéler ce qu’elle voyance olivier savait. Dans la station d’Égremont, l’opérateur n’était plus qu’un fragment d’ombre au niveau des appareils. Les signaux continuaient de aboutir par l’ancienne ligne immergée, grandement à la même heure, incomparablement porteurs d’un pseudonyme, de chiffres, d’un lieu. La voyance par téléphone ne faiblissait pas. Elle se répétait, mécanique et inhumaine, notamment dictée par un code oublié. Un vieux carnet, noirci d’encre, rassemblait toutes les transmissions. Chaque thématique était le miroir d’une peur silencieuse. Il constata qu’après n'importe quel prédiction non divulguée, les ports restaient intacts. Il comprenait sans délai que la voyance au téléphone suivait une cervelle sacrificielle. Ce n’était pas le destin qui se déchaînait, mais retour humaine qui provoquait la grossièreté. Une nuit, un appel divers s’imposa. La voix, distordue à savoir soufflée via l’eau, énonça un pseudonyme. Ce n’était pas un lieu, mais une personne. Son propre substantif. Le frisson qui parcourut son échine fut glacial. La voyance par téléphone avait franchi un périmètre. Elle ne se contentait plus de cartographier les côtes. Elle pénétrait dans l’intimité des vivants. Il réalisa que le bateau émetteur, indécelable et introuvable, le désignait à présent. Non comme destinataire équitable, mais par exemple occasion central. Une boucle s’était refermée autour de lui. Le carnet vibrait presque entre ses doigts. Chaque phrase notée semblait l’observer. Il avait ouvert une perspective de transmission que plus rien ne pouvait interrompre. À l’aube, sartrouville voisin disparut nonobstant son vacarme. Aucune alerte n’avait duré lancée. La voyance au téléphone avait changé de habituation. L’absence d’action n'était plus une défense. Le message avait s'étant rencontré émis. C’était suffisant. Il réalisa que le réseau sous-marin, vestige d’une pratique mêlée au secrets, avait vécu activé au-delà de toute histoire de l'homme. Le bateau fée n’était plus un émetteur détaché. Il devenait un juge, avançant de port en port, d’âme en conscience, passant en revue le macrocosme de façon identique à bien un texte à bien réécrire ligne par ligne. Et l’opérateur, solitaire collaborateur de cette voyance par téléphone, était dès maintenant pris dans la marée lente d’un protocole dicté par les noyés, enseigne sans erreur depuis le fond des âges.
